Yvan Colonna est mort
J’aimais ta dignité rebelle ! Personne n’a jamais pu prendre ta dignité. Elle t’appartenait.
Malgré l’éloignement de ta famille et de ton pays, malgré la dureté de la vie carcérale, tu n’as pas subi ta vie. Tu n’étais pas fait pour être soumis mais pour être rebelle. Que serait l’existence, s’il n’y avait pas de rebelles ?
En entrant dans ta prison de haute sécurité qui m’impressionnait tant, je m’étonnais de me trouver en face d’un homme libre. Quand on est enfermé dans des murs, cerné par des caméras, comment peut-on rester un homme libre ? Mais tu l’étais cependant pour aimer et pour prendre soin des autres.
Je me souviens t’avoir dit un jour : « Toi le berger de Cargèse, je trouve que tu as fait un beau parcours »
Tu as souri mais tu ne m’as pas détrompé !
Devant la cour d’assises spéciale de Paris, tu proclames une fois de plus ton innocence : « Je suis un patriote corse, je n’ai jamais tué personne et pas le préfet de Corse. »
Tu as été condamné sans preuve. Ce dont on t’accuse, ne correspond pas à ce que tu es. J’ai toujours cru à ton innocence.
Une autre fois, tu m’as surpris : « J’ai de la sympathie pour le pape François. Il est très humain. Je comprends ce qu’il dit. Il a le souci des pauvres. Quand il parle, ses paroles me touchent. »
Je t’avais répondu : « Si François pouvait entendre tes paroles, ce serait un baume sur son cœur. »
« Yvan, toi que nous aimons, toi qui es resté un rebelle, tu es l’honneur du peuple corse »
Jacques Gaillot
Evêque de Partenia
Paris 22-03-2022
Yvan Colonna devait revoir sa terre de Corse… Honneur à l’homme qui a supporté la détention loin de chez lui, l’injustice de l’éloignement avec courage et dignité. Honneur à sa mémoire. J’ai honte de ce pays, de ce mépris de l’état français contre son peuple, et envers le peuple Corse. A mort l’état policier, violent, assassin.
Marilyne Blondel, à Fécamp, Seine-Maritime
Nous n’avons pas eu la chance de rencontrer Yvan Colonna mais nous l’imaginons tel que Monseigneur Gaillot le décrit. Nous avons toujours cru en son innocence et son courage, sa gentillesse, sa détermination jusqu’à ce jour honni où on t’a enlevé la vie dans un crime atroce. Maintenant tu es libre, enfin… nous prions pour toi, tes enfants, ta famille et tes amis et au sens large pour le peuple corse…
De l’affaire à l’époque, je n’avais que le narratif officiel. Aujourd’hui, en m’étant penché sur l’histoire, sachant par les témoignages quel genre d’homme était Monsieur Colonna, l’injustice de son incarcération sur le continent, le fait qu’il se soit toujours proclamé innocent, l’empressement de Sarkozy contre toute déontologie pour l’annonce de la capture de « l’assassin » (avant tout procès !!), l’unisson des médias sans doute ou remise en cause etc …
Bref je sais qu’il y a manipulation et mensonges. Je n’ai pas besoin d’autres preuves pour être intimement convaincu de l’innocence d’Yvan Colonna. Pas seulement. Cette affaire en cache obligatoirement une autre. Et Sarkozy y est notamment impliqué. C’est une certitude absolue.
J’aurais tellement aimé serrer ta main et échanger un regard avec toi, Yvan, alors que si l’occasion se présentait, je refuserai celle de Sarkozy tout en soutenant son regard et son éternel sourire narquois.
De belles personnes que j’estime beaucoup ont tellement bien parlé de toi en des termes auxquels je souscris.
Pour reprendre une inscription sur un mur au bord d’une route d’Olmeto….. »Gloria a Te, Yvan ».